Par Jacqueline Favez.
Julien Conti est devenu en six ans un maître des arts martiaux. Il sera au Bout-du-Monde ce week-end.
Julien Conti (en kimono) a suivi l’entraînement du champion Claudio Alessi.
Salon des arts martiaux, Stade du Bout-du-Monde, vendredi et samedi.
«J’étais conscient de la difficulté, mais j’étais prêt, quoi qu’il m’en coûte, à faire l’effort pour y arriver.» Habitué depuis tout petit à «en faire deux fois plus que les autres pour obtenir les mêmes résultats», Julien Conti, aveugle de naissance, s’est lancé le défi de pratiquer un art martial il y a six ans.
Il ne compte plus les heures d’entraînement en compagnie de Claudio Alessi, à qui l’on doit «l’art du libre combat», un sport associant les techniques de différents arts martiaux spécialement adapté aux personnes handicapées.
Pendant des heures, ils ont répété les mêmes gestes. «La difficulté, pour une personne qui n’a jamais vu, c’est qu’elle ne peut pas reproduire un mouvement par imitation.» Ainsi, pour apprendre à manier un nunchaku, Julien s’est laissé guider par Claudio. Un «quatre mains» qui a duré six mois, jusqu’à ce que
l’élève puisse se débrouiller seul. Les séances d’entraînement, quasi quotidiennes, au domicile de Julien ont payé: ce week-end, il recevra sa ceinture noire dans le cadre du Salon des arts martiaux. «C’est l’objectif immédiat, note Julien, mais ce n’est qu’une étape, la continuité d’un long chemin. Je veux encore progresser.» Et, pourquoi pas, pouvoir un jour disputer des combats.
Journal 20 minutes Genève